Un projet économie sociale et solidaire en Pays COB
Un projet d’économie sociale et solidaire en Pays Centre Ouest Bretagne pour les femmes
Dans la cadre de notre dossier spécial sur l’économie sociale en Bretagne, nous avons rencontré Laure. Elle nous raconte son projet, son parcours, et les raisons de certains de ses choix, marquant ainsi une rupture réelle avec ce qui a été son univers professionnel.
– D’abord, il faut savoir que l’économie solidaire et sociale c’est 10 % du PIB en France.
Étant donné les turbulences du monde économique actuel, il y a peut être lieu de repenser nos modèles. Développer cette économie, c’est d’abord s’intéresser prioritairement à des échanges de proximité. La conquête n’a de valeur que si l’on n’oublie personne sur la route !
Je pense qu’après des années de surconsommation irréfléchie, il est temps de prendre conscience du gâchis que cela a généré, et des conséquences économiques destructrices à l’échelle mondiale. Ce système est en réalité oppressant pour la majorité des gens, et occasionne au sein de la population de graves dégâts physiques et psychologiques.
– Mais de quel univers professionnel venez-vous ?
– J’ai fait des études de Communication. Durant la majeure partie de ma carrière, j’ai occupé différents postes au sein d’une même enseigne de grande distribution. J’ai côtoyé beaucoup de chefs d’entreprise et j’ai moi-même dirigé un établissement. C’est aussi parce que je suis riche de cette expérience que je suis en mesure de mener certaines réflexions.
– Pensez-vous que la maladie vous a amené à penser l’entreprise autrement ?
– Oui, j’ai décroché de cet univers depuis quelques années déjà. Je ne me sentais plus en adéquation avec mon milieu professionnel. La fonction de dirigeante a pointé l’écart qui existait entre ce à quoi j’aspirais d’un point de vue personnel, et ce secteur d’activité. Je viens de passer une année difficile, et j’avoue qu’avec l’annonce de ma maladie, j’ai été portée vers une autre dynamique : celle de donner du sens à mes actions, et non plus une recherche de profit.
– Pensez-vous que la grande distribution devra subir d’importantes mutations ? Et si oui, sous quelle forme ?
– En quelques années, la grande distribution semble avoir beaucoup changé. Les médias ont largement contribué à une prise de conscience générale, notamment dans le domaine alimentaire. La « mal bouffe » et ses conséquences sont très fréquemment évoquées. Si importer toujours au plus faible coût doit à terme générer une augmentation des dépenses de santé, je ne suis pas certaine que qui que ce soit s’y retrouve. Les normes de fabrication et la qualité des produits sont difficilement contrôlables quand ils viennent de loin.
Il s’ouvre de plus en plus d’épiceries solidaires et les Marchés de produits locaux sont de plus en plus fréquentés. Mais il y a encore beaucoup de chemin à faire, cela prendra du temps.
– Pourquoi imaginer un projet spécifiquement pour les femmes ?
– Parce qu’elles font parties des populations les plus touchées par la crise économique. Les jeunes femmes sont concernées, mais surtout les séniores, pour qui il est encore plus difficile de rebondir quand on est en rupture de parcours. Évidemment cela peut varier selon la catégorie socio-professionnelle. On observe depuis longtemps que ce sont les femmes les moins diplômées qui ont difficilement accès à des services de formation, ou des aides au bien-être par exemple.
– Pourquoi le Pays Centre Ouest Bretagne ?
– Je n’ai pas toujours vécu en Centre Bretagne. J’ai constaté qu’en zone urbaine ou sur la côte, les femmes ont accès plus facilement aux structures d’entraide. Je ne dis pas qu’elles y trouvent toujours des réponses, mais il y a davantage de proximité. Ici, l’éloignement accroit les difficultés, ne serait-ce qu’à cause du coût des déplacements. La mise en place de ces structures de proximité peut être pour certaines personnes, un départ pour une nouvelle existence.
– Pouvez-vous nous parler de l’activité que vous souhaitez mettre en place ?
– Je ne me suis pas arrêtée sur un projet précis. Il faut que les activités soient en adéquation avec le territoire. Mais il faudrait mettre en place davantage d’accès à la Formation. Il serait aussi très pertinent de développer tout ce qui concerne les services aux personnes et aux collectivités. Les services à la personne sont nombreux : le Baby-sitting, l’aide aux devoirs, les travaux ménagers, faire les courses et bien d’autres ! J’imagine assez bien un atelier de couture. Cela pourrait permettre de créer des emplois, et permettre à des personnes d’apprendre la couture. Peu de gens savent coudre en fait ! Dans cet atelier on pourrait par exemple remettre au goût du jour des vêtements d’occasion. Il y a tellement à imaginer !
– Quelles personnes souhaitez-vous rencontrer ?
– J’aimerais lier des contacts avec un large panel de personnes. Bien entendu, des personnes qui ont déjà mené à bien des projets dans l’économie sociale et solidaire. Peut-être plus particulièrement dans les domaines de la réinsertion, de la formation, des soins liés au bien-être et à l’image de soi. Se reconstruire après une rupture sociale demande tout un panel d’approches différentes. Je voudrais aussi rencontrer des gens comme moi, qui ont un désir de projet proche du mien, ou bien des personnes concernées par ces ruptures de parcours. Cela permettrait d’être au plus proche de leurs besoins.
– Qu’attendez-vous d’un réseau comme BreizhWorld ?
– Je suis certaine que je ne suis pas la seule dans cette dynamique en Centre Bretagne. Alors, passer de 1 à 1.500 possibilités d’échanger et de partager va vraisemblablement nourrir le projet !
J’ai pu constater que beaucoup de structures très différentes se sont inscrites sur ce portail, des structures que je ne connaissais pas. Il serait dommage de ne pas se servir de ce portail.
– BreizhWorld vous a t-il déjà aidé dans votre démarche ?
– Tout à fait ! Par exemple juste là, en m’accordant un droit d’expression sur ce blog ! Et puis comme je vous le disais, en découvrant des associations, des entreprises, des initiatives que je ne connaissais pas.
Si vous êtes intéressé par le projet de Laure, envoyez-lui un email à contact@breizhworld.com. Vous pouvez également laisser vos commentaires après cet article.
Retrouvez notre dossier spécial sur l’économie sociale en Bretagne.
[…] pour les femmes en Centre Ouest Bretagne » – L’interview de Laure, c’est ici […]
merci.sa fai du bien de savoir que sa existe dans le COB .
christophe
Je serais ravi de collaborer avec Laure en matière de prévention de la santé, dans sa propre perspective, mail le contact direct, ne semble pas prévu pour le choix des amis
Bonjour,
En effet, afin de préserver l’anonymat des inscrits, nous ne diffusons pas le nom des personnes, ni leur Email, sauf si elles le demandent. Voilà pourquoi nous nous proposons de transmettre les adresses mail ou coordonnées des personnes souhaitant entrer en contact avec Laure ou d’autres personnes. Pour cela, contactez-nous à contact@breizhworld.com – Elle vous répondra très rapidement. Merci pour votre commentaire. A bientôt !
Initiative intéressante mais qui manque de fond. Cordialement